samedi 12 novembre 2016

Radios libres ?



Vous êtes vous déjà réveillé un matin, bien avant le réveil, en fredonnant un air qui vous horripile ? Avez-vous déjà eu en tête une de ces chansons, au demeurant extrêmement bien foutues car elles vous harcèlent toute une journée ? Ce genre de chanson dont il suffit d’entendre une note pour la chanter toute la journée ? Le générique de la Reine des Neiges est de celles-là. La preuve, ça y est, elle est en vous pour tout le samedi. Vous me maudirez jusqu’à ce soir quand vous vous surprendrez à fredonner « Libérée, délivrée ».
Il parait qu’une chanson qui reste en tête est une chanson réussie. Peut-être. Mais je crois aussi que le matraquage, le harcèlement que nous font les radios avec certaines musiques contribuent largement à les rendre entêtantes.
J’écoute la radio moins d’une heure par jour. Le temps de mon trajet quotidien en voiture. De cette petite heure, il faut enlever environ 20 minutes où je zappe sur une radio d’informations pour écouter les nouvelles. Enlevez aussi les pages de pub et il y en a toutes les 10 minutes à ces heures de grande écoute, ainsi que les bla-blas des animateurs et les jeux. Il ne reste plus beaucoup de temps pour de la musique, disons une petite demi-heure.
Eh bien pendant ces 30 minutes, j’entends systématiquement les mêmes chansons. Je jongle entre 2 radios et de l’une à l’autre, pas de différence. Pourtant il y a une locale et une nationale. De manière presque automatique, tous les jours, je retrouve Julien Doré, Les Frero delavega, Claudio Capeo, Boulevard des airs. Amir est un peu dépassé mais a longtemps été de ceux-là. Et puis quelques autres qui défilent mais dont je n’ai pas retenu les noms. On les entend, on les entend, on les entend jusqu’à l’overdose. Jusqu’à nous en écoeurer et nous les rendre insupportables si tant est qu’on avait pu les apprécier aux premières écoutes. Qui n’a pas eu envie de hurler et-ou de faire taire sa radio en entendant le p**** d’éléphant des Frero ? Qui n’a pas eu envie de bannir Bruxelles de ses destinations de voyage éventuelles ? A la limite, Claudio Capeo nous ferait presque avoir envie de gifler le premier SDF qu’on croise, juste parce qu’il a pu contribuer à lui inspirer ses insupportables airs (NB : ceci est bien sûr à prendre au 2è voire au 3è degré, je préfère préciser au cas où. Mon humour n’est pas toujours très clair J ).
Il y a quelques mois, les mêmes radios nous faisaient toutes des messages outrés sur les réseaux sociaux. Une loi allait passer qui les obligerait à diffuser un certain quota de chansons françaises ou quelque chose dans le genre. Levée de boucliers ! O scandale ! L’appareil législatif allait obliger les radios INDEPENDANTES et LIBRES  à diffuser certaines chansons. Le projet de loi a du passer aux oubliettes car on n’en a plus entendu parler mais quoiqu’il en soit, j’avais une légère impression de foutage de gueule à ce moment-là. Ces radios qui diffusent 20 fois par jour les mêmes titres allaient nous faire croire qu’elles le faisaient par goût ? Elles aiment tellement ces titres qu’elles n’ont envie de diffuser que ceux-là ? Une radio locale ne pourrait-elle pas s’ouvrir à des groupes locaux (elles me répondront qu’elles le font. Ok, j’admets, entre 23h et minuit le mardi !). Le nombre de titres existants dans le monde est tellement vaste que j’ai du mal à comprendre qu’on nous en passe dix en boucle. Je ne sais pas comment fonctionne le monde de la radio. J’imagine que derrière tout cela se cachent quelques histoires pécuniaires ?? Peut-être que je me trompe ? Peut-être que vraiment tous les animateurs de toutes les radios aiment les mêmes musiques au même moment ? Peut-être … Mais j’ai du mal à y croire, et j’ai eu du mal à croire à ces discours de radios libres et indépendantes …
Vous allez me dire « Arrête de ronchonner et écoute autre chose ». C’est vrai, je pourrais. Mais c’est bien la radio. Pendant les périodes de vacances scolaires, il n’y a quasi que de la musique pendant mes heures de circulation et là, comme l’audience doit être plus faible, on évite ce matraquage et c’est vachement agréable. On découvre des nouveaux titres, on retrouve des anciens. Et puis, j’avais envie de le dire tout simplement. Parce que, deux heures à tourner dans mon lit avec les éléphants des Frero qui marchaient dans ma chambre, de leur pas lourd et répétitif, c’était au dessus de mes forces.

mercredi 9 novembre 2016

Donald Président !



Nous sommes tous aujourd’hui, moi la première, surpris, choqués, consternés, atterrés. Les ricains sont fous. Comment ont-ils pu élire ce dingue ? Ce macho raciste, sexiste, milliardaire, star de la téléréalité ?
D’autres questions me traversent aussi l’esprit.

1-      Est-ce vraiment une surprise ?

Si les Clinton et consorts n’étaient pas ce qu’ils sont, Trump serait-il arrivé là où il est ? Les citoyens américains n’ont-ils pas voulu faire un gros fuck à la politique politicienne et à ses représentants ?  Ce gars arrive en disant ce que le peuple veut entendre, il fustige la classe politique traditionnelle, n’a rien à voir avec eux ni de près ni de loin (ou en tous cas, se revendique comme tel), il y avait de fortes chances qu’il passe.

2-      « En France, on ne ferait jamais ça ». Vraiment ?

Oublions un moment le côté téléréalité de ce cher Donald Duck. Euh, Donald Trump, pardon. C’est un style purement américain qui nous échappe complètement. Trump c’est la version XXL du populiste.
Prenons en un plus soft, une version européenne plus politiquement correcte et moins vulgaire. Imaginons qu’il commence à faire les mêmes promesses. Il va réinstaurer les frontières. Il va construire un mur anti-migrants partout où ce sera nécessaire (pas facile parce que la France a beaucoup de frontières mais c’est pas grave, il peut le faire). Il va renvoyer chez eux les étrangers qui volent les ressources des honnêtes citoyens. Il va baisser les impôts des classes basses et moyennes et augmenter ceux des plus riches (Lui-même est un riche ? Chut, chut, c’est pas le moment d’en parler, fermons les yeux sur ce détail insignifiant). Il va lutter contre le monde de la finance (celui-là même grâce auquel il s’est enrichi ? J’ai dit chut ! Ca suffit maintenant.). Il va s’opposer aux multinationales, taxer les produits d’importation et privilégier le made in France. Au passage, il fustige la gauche et la droite traditionnelles et dénonce sans vergogne les scandales de leurs membres les plus éminents.Il… 
Non, je vais m’arrêter là en fait. Je crois que c’est suffisant.
Mettez ce personnage là, maintenant, sur la scène politique française. Que se passera-t-il en 2017 ? Ne pourrait-il pas être élu lui aussi ?

3-      Quel sera l’avenir du monde avec un Donald aux commandes du plus puissant pays de la planète ?

Je vois 3 options possibles :

-         Il met en œuvre sa politique et tout se casse la gueule. L’économie s’effondre. La pollution gagne du terrain. New York, Los Angeles et Chicago se transforment en Pékin malgré les protestations véhémentes de Léonardo qui, entre temps, s’est installé en Suède. La moitié de la population qui ne voulait pas de Trump descend dans la rue et les émeutes se multiplient. Le pays implose, entraînant le reste du monde dans sa chute.  

-         Il met en œuvre sa politique et rien ne se passe. Les Etats-Unis font leur bonhomme de chemin, tranquilles dans leur isolationnisme et le reste du monde ne s’en porte pas plus mal. 

-         Il poursuit sur la lancée de son premier discours en tant que President Of The United States Of America et devient comme tous ceux qu’il fustigeait et haïssait jusqu’à hier. Quelques (gros) pots de vin et le voilà officiellement à la botte du lobby des armes, du pétrole, de l’agro-alimentaire, des industries pharmaceutiques et de tout le reste. La vie reprend son cours. Il annule quand même le Obamacare, histoire de paraître encore un peu crédible (et puis, faut dire que cette réforme embêtait certains de ses nouveaux amis). Il poursuit les accords commerciaux avec le Mexique, fait le forcing sur l’Europe pour signer le TAFTA, gronde un peu Poutine parce que quand même, c’est pas beau ce qu’il fait en Syrie puis lui tape sur l’épaule hors caméra. Il applaudit des deux mains les accords de la COP23, prend Léo dans ses bras à cette occasion en s’excusant auprès de lui. Il va les fermer bientôt les centrales à charbon, promis. Le gaz de schiste, il sait que c’est dangereux mais il fait juste quelques tests pour voir. Juré, après il arrête. Bref, il rentre dans le moule. Il a eu ce qu’il voulait, plus la peine de faire semblant !

Pour conclure, je crois vraiment que le monde est malade. Très gravement malade. Une tumeur gigantesque aux multiples ramifications. Et Trump en est un symptôme. Un symptôme plus virulent et plus visible que tous ceux qui l’avaient précédé.
Reste à savoir si ce symptôme annonce que la phase terminale est amorcée, qu’il est trop tard pour stopper la maladie ou si, au contraire, il va éveiller les consciences de tous les médecins potentiels et que chacun tentera enfin de le soigner, notre monde agonisant.