Le froid est là maintenant, cru, mordant,
A croire qu’il s’est fait attendre
Juste ce qu’il fallait pour
permettre l’horreur.
La lune, élégante, se pointe aux
premières loges,
Dans un ciel encore bleu azur
Elle observe sans comprendre
Elle voit ces hommes hagards
Errer sur cette place, l’autre
jour si gaie.
Ils semblent effarés,
Ils semblent sidérés,
Une larme coule parfois le long de
leurs joues froides.
Des bougies, des dessins, des
fleurs et des écrits,
Des plaintes infinies qui montent
au devant d’elle
Elle ne veut pas les voir
Elle pourrait se cacher.
Il est encore très tôt, qui donc
s’en soucierait ?
Peut-être cette femme qui lève les
yeux vers elle.
Elle est belle, presque pleine,
dans ce ciel jaunissant.
Elle est là, toujours là
Rappelant que la terre tourne,
Que la vie continue, comme ils le
disent en bas,
Errant sur cette place,
Semblant se demander, semblant lui
demander,
Pourquoi ce jour-là, se furent
d’autres et pas eux ?
Que viennent-ils tous faire
là ? lance un ado fâché
Ils viennent pour voir le
sang !
Elle voudrait lui dire non,
Qu’ils viennent défier la mort,
Aimer ceux qui étaient là,
Tenter de s’excuser d’avoir été
ailleurs.
Comme elle, ils entendent toujours
et encore,
Résonner leurs cris, hurler leur
agonie.
Elle voudrait s’éloigner.
Quitter pour quelques temps cette
putain d’attraction,
S’éloigner, oublier
Errer comme ils le font
Mais bien plus loin d’ici.
Fuir cette planète folle
Cesser d’en faire le tour.
Mais elle reviendrait, comme chaque
nuit, elle le sait
Elle voudrait retrouver cette
place qu’elle connaissait,
Et ces hommes riant
Et ces hommes chantant
Ceux des nuits parisiennes,
Ceux des belles nuits d’avant …
La version musicale :
https://soundcloud.com/user-225662337/place-de-la-rep
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